Le contre-pouvoir

Swim through the ones and zeros
So hard to tell the villains from heroes
What if they say isn’t true?
What if they want isn’t best for you?

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Avant toute chose, cet article est différent de ce que je fais habituellement. A contrario de mon essai sur le travail ou de ceux que je prépare actuellement sur d’autres sujets, je cherche ici à décrire et partager des pensées sur différents sujets. Je n’ai aucune prétention à faire valoir beaucoup de réflexions que j’écris ici, d’une, car je ne mène pas de réflexions approfondies et de recherches poussées pour vérifier les âneries que je tape, et de deux, car il s’agit simplement d’opinions de passage que je souhaite partager. Voyez cet article comme mon défouloir virtuel dans lequel j’exprime les choses dont je ne saurais discuter autrement que par l’écrit.

Ceci est ma première psychographie.

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Victor Klemperer, philologue allemand, avait écrit la phrase suivante :

Car tout comme il est courant de parler de la physionomie d’une époque, d’un pays, de même, on désigne l’esprit d’un temps par sa langue.

Cette phrase a eu un sens particulier lorsque je suis tombé sur un tweet de M. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, stipulant que “l’Etat s’imposera face à l’ensauvagement d’une minorité de la société”. On ne parle plus de manifestation, de rébellion ou de contestation mais bel et bien d’ensauvagement. La nature humaine d’un groupement de femmes et d’hommes est réduite à l’état de sauvages, comme si il était naturel de reconvertir et/ou d’éliminer ces personnes. Remplacez ce terme nauséabond par un équivalent et vous obtenez la phrase suivante :

L’Etat s’imposera face à la rébellion d’une minorité de la société.

A présent, nous comprenons plus rapidement l’idée qui nous est offert, non pas par un ministre précis, mais de façon plus générique par l’intégralité du Gouvernement actuel : marche ou crève. Tout rebelle devient un sauvage. La discussion n’est plus, il faut obéir, ne plus réfléchir et exécuter les ordres. On ne vit plus aujourd’hui dans le but de construire une société qui est épanouie, mais dans l’espoir de survivre aux prochaines évolutions de la société.

De quinquennats en quinquennats, nous suivons une même route, que les panneaux indiquent comme étant celle nous menant au futur. Mais à quoi ressemble ce futur ? Est-ce qu’il s’agit de devenir une société obéissante, réactionnaire et fièrement raciste, à la manière des partis les plus hostiles à l’humanisme ? Devons-nous devenir une société à l’économie plus-que-libérale et à l’idéologie bien trop nationaliste ?

Je crois que la réponse est non. Et cette prouesse d’un futur sain, nous la devons à celles et ceux qui se battent pour ça. Nous la devons aux féministes, aux écologistes, aux anti-racistes, aux anti-xénophobes, aux militants LGBTQIA+, aux syndicalistes, et j’oublie malheureusement d’autres groupes de combattantes et combattants de la pensée. Nous leur devons la jouissance de nos libertés modernes obtenues et conservées tantôt par les mots, tantôt par les actes. Et il est important que ces gens continuent de se manifester à l’occasion de tout acte dangereux contre la liberté de chacun d’être et de vivre.

Ce contre-pouvoir, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est la source même du progrès social. Il a emmené dans notre société des avancées majeures comme le droit à la contraception, la reconnaissance des discriminations, le mariage pour tous, les congés payés, la réduction du temps de travail, etc. Les modes de pensée continuent leurs évolutions, et je persiste à croire en une société meilleure de jour en jour.

Vous devez continuer à faire progresser le monde, comme ce qui a été fait durant de si nombreuses années. Vous devez continuer à lutter contre les vendeurs de haine, les champions de l’intox et les criminels de la pensée. Nul doute que ce combat paraît aussi vain que Sisyphe qui pousse éternellement sa pierre. Mais le sommet de la montagne ne cesse de s’aplanir, et chaque petite victoire nous rapproche d’un monde toujours plus équitable, plus sain, et plus juste.

Merci à vous. Merci pour votre dévouement à la liberté et à la diversité.